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Aéroport : Réaction d’un riverain français

Lettre publiée dans la Tribune de Genève

Je découvre avec surprise les déclarations de Jean-Marc Devaud, conseiller administratif de Meyrin et membre du conseil d’administration de l’aéroport au sujet de l’initiative IN163.  Selon lui, il s’agirait d’une initiative partisane et d’une forme de déni de droit visant à mettre sous le contrôle des élu.e.s du peuple les décisions du conseil d’administration de l’aéroport.

Etrange raisonnement ! Rappelons que n’est pas parce qu’une décision est prise par des instances nommées qu’elle doit rester intouchable. Bien au contraire, le pouvoir doit appartenir au souverain si les décisions ont un effet direct sur la qualité de vie des citoyen.ne.s, les finances publiques ou encore si elles relèvent d’un choix de société.

Certes Monsieur Devaud a le droit d’apprécier une vie rythmée par des décollages et des atterrissages, mais nous, riverain.e.s français.e.s et suisses, sommes aussi en droit de demander que les activités de l’aéroport soient encadrées. Il en va de notre santé, affectée par le bruit. Non pas celui mesuré par des courbes « officielles » que le Conseil d’État s’engage à vérifier, mais celui calculé  en tenant compte des réelles des nuisances sonores, surtout quand elles se produisent au-delà de 20 heures

Monsieur Devaud qui n’en est pas à un approximation près, affirme que cette initiative est celle des verts genevois. Il oublie qu’elle a été initiée et portée par des associations de riverain.e.s suisses et françaises, et des mouvements de défense de l’environnement. 

Enfin on ne le répétera jamais assez : le 24 novembre 2019 le peuple genevois ne se prononcera pas sur l’avenir de l’aéroport qui est de la seule compétence de la Confédération, mais sur la nécessité  de maîtriser son développement en tenant compte des besoins prioritaires de la population, de l’économie et de l’environnement. 

Après tout, nous ne demandons rien d’autre que le strict respect des normes de bruit et de la qualité de l’air. Et nous soutenons l’idée que les investissements publics importants générées par l’activité de cet équipement (transports publics, déplacements…) soient considérés au même titre que celui du développement de l’aéroport de Cointrin.  

C’est par-delà les frontières l’affaire de toutes et de tous.  

François MEYLAN